Noël au Burkina

Noël cette année est arrivé sans même que j’aie totalement réalisé que nous sommes bel et bien en décembre et non pas en été perpétuel, comme j’en ai l’impression depuis que j’ai mis les pieds au Burkina Faso. Les préparatifs pour la Fête étaient pourtant bien visibles dans les jours précédant Noël. Les femmes magasinaient des tissus pour se faire coudre un nouvel habit à étrenner le Jour de Noël et allaient se faire tresser. Le 24 durant la journée, les hommes allaient et venaient avec la chèvre, le mouton ou le poulet qu’ils venaient d’acheter et prévoyaient cuisiner pour l’occasion.

Je me suis donc moi-même jointe à tous ces préparatifs quelques jours avant Noël en achetant un tissu que j’ai déposé chez le tailleur pour me faire coudre une nouvelle tenue. Le 24 au soir je suis partie à la messe à 21h avec Honorine, une messe qui s’est d’ailleurs étirée jusqu’à minuit. Car Noël reste ici une fête qui garde avant tout son importance religieuse pour les Chrétiens et la messe est donc un des éléments les plus importants des célébrations. Le 25 vers 10h du matin, Honorine et sa petite fille de 3 ans entassées derrière moi sur la moto empruntée à mon patron, nous avons pris la route pour aller fêter dans la famille de mon collègue Siméon qui habite dans un village nommé Sasa à quelques kilomètres de Yako.

Avec la femme de Siméon (milieu) et Honorine, dans nos habits de Fête

Musique, bière, vin et bien sûr bouffe étaient au rendez-vous. Comme à l’habitude, la viande était à l’honneur en ce jour de Fête, où bœuf et poulet avaient été préparés pour le repas, accompagnés de spaghetti, le tout « à la Burkinabé », c’est-à-dire avec beaucoup d’huile. Les enfants allaient et venaient, la nombreuse parenté passait faire un tour pour souhaiter un Joyeux Noël.

Les enfants étrennent aussi leurs nouveaux habits de Fête.

À première vue Noël au Burkina et Noël au Canada semblent être 2 mondes à part. Au Burkina : il fait chaud, on mange du spaghetti et la viande fraîchement tuée pour l’occasion, on boit du dolo (bière de mil locale), et la religion est au centre de la fête. Au Canada : il y a la neige, on mange la tourtière et le ragoût de boulettes, on boit du punch, et les cadeaux sont bien souvent au centre de la fête. Pourtant toute l’ambiance m’a frappée comme étant étrangement familière. Au Burkina comme au Canada, les gens courent de part et d’autre pour les préparatifs dans les jours précédant Noël. Tout le monde fait des excès, dépense un peu trop pour faire la fête.

Réunion de famille au village

Assise avec la famille de Siméon à regarder tout le monde jaser, manger, boire et danser pendant que les enfants couraient autour et jouaient entre eux, j’étais surprise de réaliser à quel point ça me rappelait nos propres réunions de famille du temps des Fêtes. Sauf qu’il faisait 30^oC, le soleil brillait, j’étais assise sous un toit de paille, les chèvres et poulets se promenaient autour, et il manquait la tourtière et le gâteau aux fruits de ma mère, le punch au rhum et le sapin.